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samedi 28 juin 2014

 African Proverbs

The person who has an axe does not lack firewood
A Swahili proverb sent by William Jol Bak, Wau, South Sudan
A goat that dies in a barn was not killed by hunger
An Igbo proverb sent by Chukwuemeka Ekere, Nigeria
It is easy to be brave in a crowd
A Luhya proverb sent by John Manyalla, Kisumu, Kenya
Even the crazy can make some sense
Sent by Bethany Mzungu Moses, Lilongwe, Malawi
Staying near the anthill made the hartebeest brown
An Acholi proverb sent by Belkos Palenga in Gulu, Uganda
There is always a winner, even in a monkey's beauty contest
Sent by Martin Manyiel Wugol, Juba, South Sudan
No matter how sharp a knife is, it cannot cut its own handle
A Yoruba proverb sent by Yusufu Ameh, Lagos, Nigeria
He who does not admit defeat is not a sportsman
A Swahili proverb sent by Abdulreheman Dada, Luton, UK
It is the one whose leg you cured who kicks you with it
A Luganda proverb sent by Frank Morris Matovu and Kawooya Aloysius, both in Kampala, Uganda
When a madman walks naked it is his kinsmen who feel ashamed
Sent by Gerishon Wambui in Nigeria and Yennu Samuel Nantiib in Ghana
The cow that has stepped on the mud is assumed to have drunk water
A Kalanaga proverb sent by Eke Shakwe in Tutume, Botswana
No matter how tall the Iroko tree grows, it never touches the sky
Sent by Micheal Iroko, Lagos, Nigeria, and Sadiq Ali, Accra, Ghana
You cannot climb a tree from the top
Sent by Mary, San Diego, California, US
Judge not your beauty by the number of people who look at you, but rather by the number of people who smile at you
Sent by Nuriye Gezginci, Neukölln, Berlin, Germany
If you do not agree with the phases of the moon, get a ladder and repair it
A Hausa proverb sent by Jamil Habib, Port Harcourt, Nigeria
If a lizard decides to wear trousers, it should know where to put the tail
A Soga proverb sent by Jivram Orsbourne Rosenburg, Uganda
A dog with a bone in its mouth cannot bite
Sent by Williams Mawogole, Jinja, Uganda
Do not abuse midwives while children are still being born
A Swahili proverb sent by William Jol Bak Bak, Wau, South Sudan
The shea butter laughs at the salt when it rains, forgetting that the sun will soon shine
Sent by Emmanuel Fiamordzi, Accra, Ghana
A cowardly hyena lives longer but it suffers the most
Sent by Mario Tombe Lino Germiah in Juba, South Sudan
A monkey doesn’t laugh at a burning bush
Sent by Adam Zziwa Mbiringi and Ainomujuni Norman, both in Uganda
One can only go round a pepper tree, but can never climb it
An Igbo proverb sent by Emeka Obia and Ndudi Ateli, both from Nigeria, and Matamba, from Dakar, Senegal
The rough skin of a crocodile is what makes it beautiful
A Swahili proverb sent by Tosh Kasamba, Kenya
The axe forgets, the tree does not forget
A Swahili proverb sent by Israel Makaza, Zimbabwe

The basket goes where it will be returned
A Kinyarwanda proverb sent by Shyaka Ahmad Fababby, Kigali, Rwanda
No matter how hot your anger is, it cannot cook yam
Sent by Joyce Adhiambo in Nairobi, Kenya
A dog destined to be lost does not hear the hunter's whistle
A Yoruba proverb sent by Akande James, Ibadan, Nigeria
Big melons fall upon those who have no pot
An Ndebele proverb from Zimbabwe sent by Thoman Sikowelo, Johannesburg, South Africa
Rats don't dance in the cat's doorway
Sent by J Hendrix Fahnbulleh, Monrovia, Liberia
A person who walks wisely can travel a long distance
An Oromo proverb sent by Zerihun Tesfaye, Woliso, Ethiopia
If the owner of the goat is not afraid to travel by night, the owner of a hyena certainly will not be
A Hausa proverb sent by Salisu Ibrahim Mukhtar in Kano, Nigeria
A dog that belongs to everyone will die of hunger
Sent by Ibrahim Aboma, France
Ash laughs at flour
An Amharic proverb sent by Mekdes Gezahegn, Ethiopia
A fierce buffalo has its hide made into a shield
A Luo proverb sent by Owino Onyango Mak'Oburu in Kenya
If you try to straighten a sweet potato, it breaks
A Bemba proverb sent by James Chiwala, Ndola, Zambia
 It is the head that disturbs the wasp that the wasp stings
An Igbo proverb sent by Emeka Eze in Aba, Nigeria 

 No matter how long they live, donkeys are meals for hyenas
An Oromo proverb sent by Salah Ahmed in Minneapolis, US

vendredi 27 juin 2014

Coran :le saint-louisien Harouna Sow séléctionné pour un concours doté du Prix roi Abdel Aziz
Trois jeunes sénégalais ont été sélectionnés par la Fédération nationale des associations d’écoles coraniques du Sénégal pour participer à un concours international sur notamment la récitation du Coran doté du Prix roi Abdel Aziz et prévu à la Mecque, du 15 au 19 novembre prochain, a appris l'APS, dimanche.

‘’Nous avons reçu trois invitations du royaume d’Arabie Saoudite pour prendre part au concours international doté du Prix roi Abdel Aziz, et chaque année, cela correspond au mois de Muharram, c'est-à-dire entre le 15 et le 19 novembre prochain à la Mecque’’, a dit Amadou Tidiane Talla, secrétaire chargé du concours et de la culture à ladite fédération.

Le Sénégal sera représenté par Harouna Sow , 24 ans (Saint-Louis), Charafoudine Mouhamadou Yacine Sall, 13 ans (Thiès), et Habiboulaye Diop, 10 ans (Diourbel). Ces candidats ont été sélectionnés sur la base d'un certain nombre de critères dégagés par le pays organisateur.

‘’Selon les critères de l’invitation, les candidats (tous garçons) devaient être âgés au maximum de 25 ans et maîtriser certains aspects d’apprentissage du saint Coran’’, a précisé M. Talla, par ailleurs député du département de Vélingara (Kolda).

Face à la presse, il a rappelé que la fédération a l’habitude de recevoir des invitations de l'étranger. ‘’Nous recevons tout le temps des invitations étrangères, venues parfois du Maroc, de la Malaisie, du Koweit, de l’Egypte, du Soudan et d’autres pays’’, a-t-il fait savoir.

Selon lui, ‘’le ministère des Affaires étrangères, après avoir reçu l’invitation, a demandé à la fédération de gérer l’organisation pour la sélection des trois candidats''.

Il a expliqué que ‘’la fédération a demandé à chaque région de tenir un concours local et d'envoyer un représentant''. ''Et chaque département de Dakar devait avoir un représentant, et en plus de cela, nous avons demandé à d’autres dahiras qui ne sont pas membres de la fédération de nous envoyer des candidats’’, a-t-il ajouté.

‘’C’est à la suite de cela que onze jeunes ont été présélectionnés et par la suite trois d’entre eux ont été retenus pour représenter le Sénégal à ce cours international. Ils devaient cependant, pour prendre part à ce concours du Roi, avoir une maîtrise totale du Coran ou le quart et le savoir-faire, le Tafsir Al Couran’’, a souligné le chargé des concours de la fédération.

‘’Les trois candidats sénégalais, une fois à la Mecque, seront soumis à un test de présélection. On a espoir que le Sénégal peut remporter ce concours, même si cela peut être très difficile, parce que nos élèves n’ont pas l’habitude d’apprendre devant un public très important’’, a-t-il relativisé.

‘’Pour pallier cela, dit-il, on travaille au niveau de la fédération pour que le Sénégal, comme tous les pays musulmans, puisse, dans les années à venir, organiser un concours national dénommé grand Prix du Chef de l’Etat de récital de Coran.’’


Il a indiqué que ‘’le Président de la République, Macky Sall, a donné son accord, et a donné des instructions au ministre de l’Intérieur pour qu'il gère ce dossier’’.

Selon lui, ‘’on envisage même de donner une dimension sous-régionale à ce concours''. ''Pour réussir cette prouesse, le chargé des concours de la fédération compte faire une tournée dans chaque région, afin d’installer des commissions régionales et départementales pour une meilleure organisation des concours’’, a-t-il soutenu.

APS

jeudi 26 juin 2014

Un jeune indien invente l’ordinateur du futur, qui fonctionne avec une simple puce.
 
Afreed Islam, jeune indien extrêmement talentueux, vient de concevoir un ordinateur révolutionnaire. En effet, l’appareil qu’il a nommé “ReVo BOOK”, permet de faire tourner un système d’exploitation hybride avec une simple puce informatique, nous apprend le Hitek.fr.

Son ordinateur ultra-fin a la particularité de faire tourner son système d’exploitation sans disque dur. Par ailleurs, la puce nécessaire au fonctionnement de cet appareil permettrait, en plus de se passer totalement de disques de ce type, de faire tourner à la fois les systèmes d’exploitation Windows et Mac OSX.

Il est question d’une invention qui est sur le point de révolutionner le monde de la micro-informatique, puisque l’ordinateur d’Afreed Islam permet d’engendrer des gains considérables en termes d’espace, de batterie, de résistance, mais également de vitesse.

Cette puce offre une capacité de stockage environ deux fois supérieure à ce que l’on peut obtenir avec des disques durs traditionnels, mais surtout une rapidité quatre fois plus importante que ces derniers.

Les pertes de données seront quant à elles de lointains souvenirs grâce à la solidité de l’installation, et le fait que cet appareil ne soit pas soumis aux aléas mécaniques.
La commercialisation de cet ordinateur hors du commun devrait se faire assez rapidement puisqu’ Afreed est déjà en train de déposer un brevet.

mercredi 25 juin 2014

30 minutes de téléphone portable par jour augmentent le risque de tumeur

Une étude française fait le lien entre usage intensif du téléphone portable pendant plusieurs années et tumeur au cerveau.

Des chercheurs ont établi un lien entre l'utilisation massive pendant plusieurs années du téléphone portable et l'apparition de tumeurs cancéreuses, relève "Le Parisien" mardi 13 mai.
L'étude, réalisée par une équipe française de l'Isped - l'Institut de santé publique, d'épidémiologie et de développement à Bordeaux, a été publiée dans la revue scientifique "Occupational and environmental medicine" après une enquête épidémiologique réalisée dans divers départements français. 
Les chercheurs ont relevé toutes les tumeurs primitives du système nerveux central en Gironde depuis 1999 puis on lancé en 2004 le programme CERENAT dans la Gironde, l'Hérault, le Calvados, et la Manche, afin d'observer un potentiel lien entre tumeurs et produits suspects : pesticides, solvants et champs électromagnétiques. En tout, 450 personnes atteints ducancer et près de 900 personnes saines ont été interrogées sur leur utilisation du téléphone portable.

Les professionnels exposés

L'étude conclut qu'à partir de 15 heures d'utilisation par mois, c'est-à-dire une demi-heure par jour, le risque de tumeur cérébrale (gliomes et tumeurs temporales) augmente.
Alors qu'un Français utilise son portable pendant deux heures et demie par mois en moyenne, ce sont avant tout les personnes faisant un usage professionnel de leur téléphone en milieu urbain qui sont exposées à ce risque, selon l'étude.
L'utilisation d'un kit main libre, en priorité dans les zones bien couvertes par le réseau, reste à privilégier afin d'éviter une trop grande exposition aux ondes électromagnétiques, selon les autorités. Et les coups de fil trop longs ou dans les transports, à éviter.


LeNouvelObservateur 

mardi 24 juin 2014

Témoignage sur Ibrahima Mahmoud Diop dit Barham, décédé ce mardi au Maroc : « L’islam perd un guide et conférencier de renommée internationale », Sidy Lamine Niasse


Témoignage sur Ibrahima Mahmoud Diop dit Barham, décédé ce mardi au Maroc : « L’islam perd un guide et conférencier de renommée internationale », Sidy Lamine Niasse
 
La nouvelle sèche, douloureuse, est tombée, touchant toute la Oummah islamique. Le guide religieux, islamologue et conférencier de renommée internationale, Ibrahima Mahmoud Diop plus connu sous le nom de Barham Diop, est décédé, ce mardi au Maroc, des suites d’une crise cardiaque.
Du témoignage de Sidy Lamine Niass, le PDG du groupe Walfadjri, il ressort que ce moukhadame de Cheikh Al islam, El Hadji Ibrahima Niasse de Kaolack,  décédé à l’âge de 82 ans, était un homme transversal, fédérateur, présent et bien apprécié de toutes les familles religieuses du Sénégal.
Polyglotte, l’homme que le Sénégal pleure, maîtrisait l’arabe qu’il adorait, le français et  l’anglais et tenait des conférences un peu partout à travers le monde, propageant les enseignements du Saint Coran et du Prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui) et aussi de la Tidjanya.
Il était d’ailleurs un des fondateurs de la Ligue islamique mondiale avec son humanisme reconnu. Il portait aussi partout où besoin est, le combat pour l’intégration des intellectuels arabes dans la société sénégalaise, avec des places qui devaient leur revenir de droit.
Dakaractu se joint à cette douleur qui frappe toute la Oummah islamique.
Que le TOUT PUISSANT l’accueille en son Paradis pour l’éternité!



Cancer : rester assis plus de deux heures augmente le risque


La position assise prolongée nuit sérieusement à votre santé, que vous soyez actif ou non. Une nouvelle étude pointe le danger qu'elle fait courir à l'endomètre, les poumons ou encore le côlon.

Travailler, manger, regarder la télé. Et si on changeait un peu ces habitudes en les faisant debout ? Si cela peut se révéler difficile à mettre en œuvre, on gagnerait tout de même beaucoup à passer moins de temps assis sur notre postérieur. Une batterie d'études a déjà démontré que rester assis diminue l'espérance de vie en aggravant les risques de surpoids, d'obésité et de diabète. Mais le pire est à venir.

De nouveaux travaux de l'université de Regensburg en Allemagne enfoncent le clou en publiant des chiffres inquiétants. Après analyse de 43 études représentant plus de 4 millions de participants et 70 000 cas de cancers, il semblerait que la position assise surexpose au risque de cancer, peu importe l'activité physique pratiquée par ailleurs. Autrement dit, vous pouvez tout à fait être sportive, vous augmentez quand même votre risque de cancer de l'endomètre de 10 % pour 2 heures consécutives passées assise dans la journée. Le risque de cancer du côlon est accru de 8 % et le cancer du poumon de 6 % pour 2 heures de position assise dans la journée.
Rester le plus souvent debout

"La sédentarité a un impact négatif sur les cancers mêmes chez les personnes actives physiquement. Cela implique qu''il faut limiter au maximum le temps passé assis si on veut prévenir le cancer".

Pour limiter les risques, on peut commencer par couper sa télé, ou sinon, arrêter de grignoter des cochonneries devant. En effet, la télé apparaît comme le principal responsable d'un risque accru de cancer du côlon ou de l'endomètre, d'après l'étude.

Autre astuce pour rester plus souvent debout : on se lève dans les transports en commun.

Au boulot, on se déplace dès qu'on peut (pour aller à la photocopieuse, faire une pause café, pour parler à ses collègues etc). Les Américains ont bien compris le message : de plus en plus de sociétés encouragent leurs salariés à travailler debout. Certains bureaux sont même assortis de tapis roulants pour (...)

topsante

lundi 23 juin 2014

Disparition d’un monument de la Culture à Saint-Louis : Le professeur Charles Camara s’est éteint ce lundi


Pr Charles Camara (de face)
Pr Charles Camara (de face)
Saint-Louis, la ville tricentenaire, le Sénégal, l’Afrique, le monde de la Culture en général, viennent d’enregistrer une grosse perte avec la disparition du professeur Charles Camara, un éminent homme de Lettres et pilier de la Culture à Saint-Louis.
Selon nos confrères de Ndarinfo.com qui relaient l’information, Charles Camara a été emporté par un malaise au service de cardiologie de l’hôpital régional de Saint-Louis. 
« Il était sur tous les fronts culturels », leur a confié tout à l’heure Moustapha N'diaye, le directeur du centre culturel régional qui magnifie, la générosité, la disponibilité et l’humanisme de celui que nous appelions tous affectueusement « Charles ». 
« Charles était un véritable ami pour moi, pour lequel j'avais une réelle admiration, à cause de sa disponibilité pour la culture. Il faisait partie des piliers de l'émission IMPRESSIONS, et avait déjà préparé de nombreuses lectures, destinées à être présentées aux téléspectateurs » témoigne notre confrère et non moins féru de lettres, Sada Kâne dans sa page Facebook. 
Critique littéraire, Maître du verbe, grand francophile, Charles Camara était professeur de Lettres au prytanée militaire Charles Ntchororé de Saint-Louis. Président du Festival Duo Solo, Charles fait partie des pionniers du Festival de jazz de Saint-Louis, son activisme et son engagement pour la promotion de la culture à Saint-Louis n'avaient pas de frontières et faisaient de lui un monument culturel, témoignent nos confrères du nord. 
Dakaractu se joint à cette douleur qui frappe sa famille, le Sénégal dans son ensemble et le monde de la culture. Que la terre lui soit légère et le paradis sa demeure.
Charles Camara s’en est allé.
La ville tricentenaire, le Sénégal et l’Afrique, toute l’humanité, viennent d’enregistrer une grosse perte. Nous venons d’apprendre le départ du professeur Charles Camara, éminent homme de Lettres et pilier de la culture à Saint-Louis. Charles Camara vient d’être emporté par un malaise au service de cardiologie de l’hôpital régional de Saint-Louis
C’est toute la communauté culturelle de Saint-Louis qui est dans l’émoi après l’annonce de cette douloureuse nouvelle. « Il était sur tous les fronts culturels », a dit tout à l’heure Moustaph Ndiaye, le directeur du centre culturel régional qui magnifie, la générosité, la disponibilité et l’humanisme de celui que nous appelions tous affectueusement « Charles ».
Joint au téléphone, Louis CAMARA n’en revient pas et exprime son chagrin à travers une voix tremblotante. C’est une douleur partagée.
Critique littéraire, Maître du verbe, grand francophile, Charles Camara était professeur de Lettres au prytanée militaire Charles Ntchororé de Saint-Louis. Président du Festival Duo Solo, Charles fait partie des pionniers du Festival de jazz de Saint-Louis qu’il accompagne encore. Son activisme et son engagement pour la promotion de la culture à Saint-Louis n’avaient pas de frontières et faisaient de lui un monument culturel.
Ndarinfo présente ses condoléances à sa famille, ses amis et proches et à toute la population de Saint-Louis.
ndarinfo.com

Audit biométrique : Plus de 15 milliards de FCfa récupérés par l’Etat 

La suspension de salaires de 1.169 agents payés indument et d’autres fonctionnaires qui ont quitté le fichier de la solde pour diverses raisons, a permis à l’Etat de récupérer 15, 35 milliards de FCFA par année, a appris l’APS de source officielle. « 1.169 agents de l’Etat ont perçu, de façon indue, des salaires sans justification de leur situation avec une incidence budgétaire de plus de 5,67 milliards de FCFA au courant de l’année 2013 (…) et 2.298 agents ont quitté le fichier de la solde. Cela fait une incidence globale de 15.356.175.612 FCFA », détaille un document du Comité de pilotage de l’audit physique et biométrique des agents de l’Etat.
« 2.298 fonctionnaires ont quitté le fichier de la solde. Il s’agit de personnes retraitées, d’erreurs de matricule, de doublons ou d’agents qui ne sont plus en position d’activité dans le fichier de la solde à la date du 30 novembre 2012 », précise le document. La même source souligne que l’évaluation financière de la masse salariale desdits agents est estimée à 806.355.742 FCFA par mois, soit un montant annuel de plus de 9,67 milliards de FCFA par an. Ces agents introuvables et indûment payés sont mis dans le panier rouge, de même que les fonctionnaires qui ont quitté le fichier de la solde. L’évaluation financière globale de ce panier rouge est estimée à la somme de 15.356.175.612 FCFA. Selon Mansour Sy, cette somme récupérée par l’Etat pourrait augmenter avec l’évaluation financière définitive qui « prendra en compte les résultats issus de l’audit du panier jaune ».

dakar actu

samedi 21 juin 2014

Conseil des Ministres du jeudi 19 juin 2014

Le Conseil des Ministres s’est réuni le jeudi 19 juin 2014, au palais de la République sous la présidence du Chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Macky SALL.

Dans sa communication au Conseil, le Président de la République a évoqué dans un premier point, la réunion du Comité d’Orientation du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), qui s’est tenue à Dakar le 15 juin 2014 et consacrée au financement des infrastructures de l’Afrique.
Le Président de la République a retenu comme résultats de la rencontre, entre autres, l’adoption de « l’Agenda de Dakar pour l’Action », initiative visant à promouvoir la mise en œuvre effective du NEPAD, à travers 16 projets prioritaires sélectionnés,avec des schémas de financement qui font appel aussi bien aux ressources internes qu’aux autres mécanismes de partenariat, dont certains déjà expérimentés.
Le Président de la République a relevé deux (2) projets prioritaires qui intéressent et engagent directement le Sénégal. Il s’agit de :
  • la réhabilitation du chemin de fer Dakar-Bamako ;
  • la réalisation du barrage hydroélectrique de Sambangalou, dans le cadre de l’OMVG.
Il a invité le Gouvernement à s’assurer de l’accomplissement de toutes les diligences incombant à la partie sénégalaise, en vue de finaliser avec les pays et partenaires ciblés, les études indiquées, selon des modalités de financement adaptées.
Le Chef de l’Etat a consacré le deuxième volet de son intervention aux questions de sécurité et de protection civile. A ce propos, il a déploré la situation de recrudescence des incendies,constatée dans plusieurs localités du pays, avec parfois des pertes en vies humaines enregistrées et d’importants dégâts matériels occasionnés.
Le Président de la République a exprimé toute sa compassion aux populations touchées, avant d’engager le Gouvernement à assister davantage les sinistrés, notamment dans les localités de : Katakel (Département de Kaffrine),Maka Gouye (Département de Kounguel), Ndiayène (Département de Kaolack).
Le Chef de l’Etat a, en outre, demandé au Gouvernement de mettre en œuvre dans les meilleurs délais un programme national d’implantation de grandes casernes régionales de sapeurs pompiers, complétées par des centres et unités de secours secondaires dans chaque département et pour certaines zones à fort potentiel économique ou à très forte fréquentation.
Dans le même ordre d’idées, le Président de la République a rappelé ses directives de renforcement durable de la sécurité intérieure, en insistant sur la dimension préventive. Il a réitéré son attachement à la prise en charge des points suivants :
  • la mise en œuvre intensive des réformes stratégiques et opérationnelles nécessaires à une meilleure sécurisation des populations et des biens sur l’ensemble du territoire national ;
  • la mise en place d’un système de lutte et de suivi-évaluation de la délinquance avec une présentation trimestrielle des résultats par le Ministère de l’Intérieur ;
  • la lutte déterminée contre la drogue et les substances psychotropes, avec l’actualisation du Plan national en vigueur.
Il a également invité le Gouvernement à accélérer la finalisation de la Stratégie nationale de sécurisation des personnes et des biens et l’adoption, sans délai, du projet de loi d’orientation sur la sécurité intérieure, destinée à servir de cadre de référence et d’action en matière de politique de sécurité intérieure.
Le Premier Ministre a présenté au Conseil une communication portant compte rendu hebdomadaire des activités gouvernementales, en mettant l’accent, entre autres sur :
  • la réunion des Ministres sur le financement des projets du NEPAD ;
  • la réunion du Comité de pilotage du programme d’optimisation et de maîtrise de la facture téléphonique de l’Etat ;
  • la réunion d’évaluation des travaux du centre de conférence de Diamnadio ;
  • la réunion du Comité de pilotage de l’Audit physique et biométrique des agents de la fonction publique ;
  • la réunion du Comité intersectoriel national de Protection de l’Enfance.
Sur le point relatif à l’audit physique et biométrique des agents de la fonction publique, le Premier ministre a indiqué que l’opération avait permis d’identifier 127.130 agents réguliers dans la fonction publique et 3417 agents qui ont fait l’objet de vérifications complémentaires.
Le Premier Ministre a noté l’incidence financière de la masse salariale indûment perçue par des agents irréguliers à prés de 15,4 milliards de FCFA par an.
A la suite du Premier ministre, le Chef de l’Etat a repris la parole pour se féliciter des résultats de l’audit physique et biométrique des agents de la fonction publique, conduit avec beaucoup de rigueur et de fiabilité.
Le Ministre de l’Economie et des Finances a présenté au Conseil le Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2015-2017, qui doit servir de base de travail au Débat d’Orientation budgétaire,prévu ce vendredi 20 juin 2014 devant l’Assemblée nationale.
Le document comporte trois points essentiels :
  • les orientations stratégiques et budgétaires ;
  • les perspectives économiques au titre de l’année 2015 sur le moyen et le long terme ;
  • la situation financière des organismes publics.
Le Ministre a aussi rappelé l’articulation du document aux orientations du Plan Sénégal Émergent (PSE), avec une vision adossée aux trois axes prioritaires suivants :
  • la transformation structurelle de l’économie et une croissance élevée, durable et inclusive ;
  • la valorisation du capital humain, la protection sociale et le développement durable ;
  • la gouvernance, les institutions, la paix et la sécurité.
Le Ministre de l’Education Nationale a fait au Conseil une communication portant sur le nouveau système de gestion intégré et informatisé du personnel enseignant. L’initiative qui entre dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Amélioration à la Qualité, à l’Equité et à la Transparence (PAQUET) vise à parfaire davantage le système de gouvernance du secteur, par le moyen, entre autres, des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
L’application informatique développée et dénommée(MIRADOR), permettra une meilleure gestion des ressources humaines engagées dans l’enseignement.
Le Ministre de l’Intérieur a fait le point sur le démarrage de la campagne électorale. Il a informé le Conseil des dispositions prises pour assurer un vote libre, crédible et transparent, le 29 juin 2014.
Concernant les actes de violence constatés, le Ministre les a déplorés avant de rassurer quant aux mesures prises pour la gestion rigoureuse de ces situations, dans le cadre du respect scrupuleux des lois et règlements.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
  • Monsieur Michel FAYE, Inspecteur de Spécialité, est nommé Directeur de la Formation Professionnelle et Technique du Ministère de la Formation Professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat.
  • Madame Cécile Mbengue NDIAYE, Psychologue Conseiller, est nommée Directeur du Service National d’Orientation Professionnelle du Ministère de la Formation Professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat.

Ebola deaths pass 300 in West Africa - WHO


File photo of officials from the World Health Organization in protective clothing preparing to enter Kagadi Hospital in Kibale District, about 200 kilometres from Kampala, where an outbreak of Ebola virus started (28 July 2012) There is no known cure or vaccine for Ebola


The number of people killed by the deadly Ebola virus in West Africa has risen to 337, the World Health Organization (WHO) has said.
Fourteen deaths and 47 new cases were reported across the region over the last week, it added.
Guinea is worst-affected with 264 Ebola-related deaths. In Sierra Leone, there have been 49 deaths and in Liberia 24, the WHO said.
The three countries have been battling to contain the outbreak since February.
The outbreak began in southern Guinea's Guekedou region, but then spread to its neighbours.
'Unmarked borders' More than 500 suspected or confirmed cases of the virus have been recorded, the WHO said.

Map
There is no cure or vaccine for Ebola - one of the world's deadliest viruses.
It is spread by close contact and kills between 25% and 90% of those infected, depending on the strain of the virus, according to the WHO.
Symptoms include internal and external bleeding, diarrhoea and vomiting.
On Tuesday, Liberia reported the first Ebola-related deaths in its capital city, Monrovia.
Seven people have died there, including a baby and a woman who had come from Sierra Leone, health officials said.
This is the first time an Ebola outbreak has hit multiple locations in three countries, reports BBC International Development correspondent Mark Doyle.
The people who inhabit the region where Guinea, Liberia and Sierra Leone meet are from the Kissy ethnic group and they cross the often unmarked borders freely, to farm and trade.
So maintaining medical controls is a real challenge, our correspondent says.
The WHO said it was working with the three countries to strengthen cross-border collaboration aimed at tackling the outbreak.
It does not recommend any travel or trade restrictions on the three countries, the WHO added.

Molecular model of parts of the Ebola virus
Ebola virus disease (EVD)
  • Symptoms include high fever, bleeding and central nervous system damage
  • Fatality rate can reach 90%
  • Incubation period is two to 21 days
  • There is no vaccine or cure
  • Supportive care such as rehydrating patients who have diarrhoea and vomiting can help recovery
  • Fruit bats are considered to be the natural host of the virus

 African Proverbs

A cat may go to a monastery but she still remains a cat
Sent by Leake Salsawi, Ethiopia
The shea butter laughs at the salt when it rains, forgetting that the sun will soon shine
Sent by Emmanuel Fiamordzi, Accra, Ghana
A cowardly hyena lives longer but it suffers the most
Sent by Mario Tombe Lino Germiah in Juba, South Sudan
A monkey doesn’t laugh at a burning bush
Sent by Adam Zziwa Mbiringi and Ainomujuni Norman, both in Uganda
One can only go round a pepper tree, but can never climb it
An Igbo proverb sent by Emeka Obia and Ndudi Ateli, both from Nigeria, and Matamba, from Dakar, Senegal
The rough skin of a crocodile is what makes it beautiful
A Swahili proverb sent by Tosh Kasamba, Kenya
The axe forgets, the tree does not forget
A Swahili proverb sent by Israel Makaza, Zimbabwe

The basket goes where it will be returned
A Kinyarwanda proverb sent by Shyaka Ahmad Fababby, Kigali, Rwanda
No matter how hot your anger is, it cannot cook yam
Sent by Joyce Adhiambo in Nairobi, Kenya
A dog destined to be lost does not hear the hunter's whistle
A Yoruba proverb sent by Akande James, Ibadan, Nigeria
Big melons fall upon those who have no pot
An Ndebele proverb from Zimbabwe sent by Thoman Sikowelo, Johannesburg, South Africa
Rats don't dance in the cat's doorway
Sent by J Hendrix Fahnbulleh, Monrovia, Liberia
A person who walks wisely can travel a long distance
An Oromo proverb sent by Zerihun Tesfaye, Woliso, Ethiopia
If the owner of the goat is not afraid to travel by night, the owner of a hyena certainly will not be
A Hausa proverb sent by Salisu Ibrahim Mukhtar in Kano, Nigeria
A dog that belongs to everyone will die of hunger
Sent by Ibrahim Aboma, France
Ash laughs at flour
An Amharic proverb sent by Mekdes Gezahegn, Ethiopia
A fierce buffalo has its hide made into a shield
A Luo proverb sent by Owino Onyango Mak'Oburu in Kenya
If you try to straighten a sweet potato, it breaks
A Bemba proverb sent by James Chiwala, Ndola, Zambia
 It is the head that disturbs the wasp that the wasp stings
An Igbo proverb sent by Emeka Eze in Aba, Nigeria 

 No matter how long they live, donkeys are meals for hyenas
An Oromo proverb sent by Salah Ahmed in Minneapolis, US

jeudi 19 juin 2014

Post-face Provoc’ : Le Héros, l’Anti-modèle et le Bouc

Dakaractu
Sommation interpellative et dérive spéculative à l’attention de Hamidou Dia, Sentinelle intellectuelle et auteur ; donc producteur ; donc acteur…

 

Hamidou. Toi qui fait partie de ceux qui savent observer, trier et égrener, sans licence ni censure, toi dont le prénom dérivé de l’arabe, renvoie à la parabole du sachant humble, éclaireur et vigile dont les lumières doivent être louées, dis-moi. Dis-moi ce qui se passe avec El Hadj Ousseynou Diouf. Weuz (sobriquet d’Ousseynou) a-t-il définitivement pris le dessus sur le pèlerin (El Hadj) de nos rêves foot ? Cela aurait pu être Kader Boye ou Sémou, Mamoussé ou Pathé Diagne, Amadou Aly, Marie Angélique ou Fatou Sow. Qui encore ? Mamadou Ablaye Ndiaye ou Alpha Sy, Moussa Paye ou Malick Ndiaye, Massamba ou Mademba, Jean ou Paul, Bathie ou Yaaxam. Mais c’est toi que j’ai choisi d’indexer sans frais pour moi, en tant que référent intellectuel. Cependant, loin de moi de mettre qui que ce soit à l’index. Ta générosité et ton indulgente sollicitude t’obligeront, non pas à être simplement réactif, mais également proactif. Trêves d’élucubrations. Je me lance sans péril. Voici mes considérations. El Hadj Diouf est-il un héros malgré lui (et tant que tel, incompris ?) devenu un anti-modèle en voie d’être sacrifié sur l’autel de nos ambitions déléguées ? Qu’est-ce qu’il tient de nous pour que nous tenions tant à lui ?

                                                                                                      

Le Héros, l’Anti-modèle et le Bouc

 

El Hadj Diouf, Héros, Anti-modèle, Bouc émissaire. A priori, le trublion du foot sénégalais serait tout cela à la fois. Le héros, enfant de la balle, tombé dans le pétrin de la planète foot, malaxé par la baguette magique d’un génie bienveillant. Coqueluche des médias et du public, formaté pour séduire, reluire et passionner, il fascine, dérange, déroute, irrite et dope son monde. Icône, entre Maradona et Casanova, il fleure bon le pays, l’enfant du terroir, sauvé des eaux du fleuve tutélaire de Ndar, la fée berceuse et des vagues impétueuses de l’embouchure, veillé par Mame Coumba Bang. Le garnement de la rue, petit chenapan, chapardeur symbole de l’enfance déshéritée, inadaptée, tiré des griffes de la déviance par l’amour cocon d’une grand-mère préservant du sort et de l’infortune la coccinelle, cette bête à bon Dieu de coléoptère, si fragile de ses voilures ailées. A quoi bon se voiler la face quand la bonne fortune se conjuge avec la reconnaissance de tout un peuple et l’onction au plus haut niveau du temporel et du spirituel en osmose, tout et rien à la fois titille l’Ego.

L’Un et le Multiple sédimentent un être de fusion étranger à ce qui l’a engendré et à ce qu’il a engendré ? Un état de delirium post partum convulsif provoqué par le pouvoir de faire et de défaire ? La ruine grève la conscience perdue dans les écorchures d’un inconscient altéré par l’Idée de Soi, de son Moi. Cet état de perversion du modèle, tient à la fois d’une historicité originelle et de déterminants psycho-sociaux et environnementaux de l’individu, selon certains auteurs versés dans l’art d’ausculter la psyché. Placé dans une situation de pouvoir et de jeu de rôles, la bride lâchée à la faveur d’une posture de conquête et de domination, l’Etre révèle l’hydre refoulée par l’impuissance de jadis et l’inexistence de reconnaissance du Moi double longtemps refoulé, refreiné ou réprimé selon les circonstances et les conditions. Ce profil de l’Etre et du Néant intègre et dépasse la personnalité d’un El Hadj Diouf, héros déboulonné par ses propres turpitudes, confiné à l’errance jouissive d’une gloire évanescente, sauf à considérer l’idolâtrie fallacieuse des fils de la meute que rien n’ébranle sinon la peur de perdre des privilèges et des positions d’influence.

Vaincu par sa propre force, ravagé par son talent, lâché par son incroyable baraka, l’idole fruit et objet de toutes nos passions, de tous nos fantasmes différés, de nos peurs décalées, de nos angoisses collectives, de nos imaginations débridées, est immolé par la coalition des adeptes de la mythification mystificatrice.

Fuite en avant ou exorcisme, la démarche collective, dans ce qu’il est convenu d’appeler le cas El Hadj Diouf, s’apparente à un jeu de miroir aux alouettes.

Dans un pays où l’indiscipline, le laxisme et le laisser-aller, laisser-faire n’ont de répondants que le laisser-dire et un ponce-pilatisme collectivement pris en charge, El Hadj Diouf est davantage un échantillon représentatif, parfois caricatural de ce que nous sommes devenus. Par notre faute, nous avons laissé croître la bête qui a fini par distiller son venin dans tous les pores de notre société. Le naufrage du Joola, le lourd tribut en vies humaines payé sur nos routes, dans nos marchés, dans nos maisons n’ont pas pour théâtre ce pays fervent adepte de la nécromancie, où l’évocation des morts, des bonnes âmes dont les bienfaits protecteurs ici-bas ont une vertu rédemptrice sur les dépositaires autoproclamés des tables de la Loi et leurs ouailles. 

Les comportements qui jurent d’avec l’hygiène sociale et la discipline compromettent notre santé physique et morale. Et notre sécurité. On n’en a cure ! L’hydre aux sept têtes a la vie dure puisque celles-ci repoussent sitôt coupées. 

Qui fait la police ? Le peuple «souverain», force matérielle informe, massive et définitive. Qui est-il réellement, ce bon peuple ? Comment se présente-t-il, à grands traits ? 

Profil chahuté. Il sait se faire beau, faire le beau. Gentil. Sympa. Il peut être généreux. Génial. Ange ou démon. Intelligent et «caaxan». Brutal et cassant. Dévot et bigot. Hypocrite et mesquin. Permissif, festif, ludique et prodigue, cultivant l’apparence, ne se préoccupant nullement d’essence ou de substance. Ni de consistance. Peut briller de mille feux, étinceler de mille éclats tout en vendant la mèche qui provoquera l’étincelle propre à mettre le feu à la plaine. Velléitaire, tel un feu de paille, qui s’éteint aussitôt allumé ; il dispose de la parole qu’il pose en acte. S’oppose à l’acte. Tout pour soi, tant pis pour les autres. Quitte à saupoudrer, à balancer dans l’illusionnisme ; pour épater, amuser la galerie où «badaudent» de gros malins se croyant sortis de la cuisse de Jupiter, plus intelligents que le mot, ayant privatisé à leur profit Dieu et apprivoisé ses saints, ses marabouts et ses vicaires, pasteurs transhumants transbordés sur une galère au long cours avec au gouvernail, des barreurs de petit temps navigant à l’estime. Qui jette la pierre le premier ? Et El Hadj Diouf dans tout cela ? Un vrai bouc, celui-là. Seulement, il n’entre dans aucune catégorie à force d’être psycho-compatible avec toutes les catégories allégoriques de «l’homo senegalensis», notamment sa frange la plus huppée. Celle qui a pignon sur rue et se réclame du «mainstream». De l’Elite. 

Les héritiers des évolués de la coloniale ayant mal négocié le virage des indépendances et éblouis par les mirages d’une mondialisation réductrice, qui écume et écrème, la fine fleur de nos intelligences et dévitalise les énergies, organise la capitulation et la fuite des cerveaux domestiqués. Le potentiel humain n’est plus un capital tant la matière grise est ravalée au rang de matière  première, primitive tout juste apte à une production d’ouvrages spécialisés, délocalisés pour une reproduction, (à l’identique ?) de modèles de comportements et de consommation, propres à entretenir le système dominant. Avec le zèle participatif des dominés qui à leur tour en imposent à d’autres dominés une sorte de castration à l’échelle sociétale, civilisationnelle. L’exemple vient de loin et de très haut. Cependant personne ne semble échapper à la fulgurance et à la virulence de la contamination. Pas même ce petit peuple, de petites gens, trop vite paré de toutes les vertus, exonéré de tout et au nom de qui les pouvoirs établis  prétendent agir. Société de connivence («masla») et d’évitement de confrontations salvatrices et de contradictions fécondantes, sommes-nous condamnés à subir la force de l’inertie ?

  Après avoir procuré «rien que du bonheur» à un peuple en délire, le héros, mutant, fait la moue, boude à la moindre incartade sur ses écarts, ses excès, ses frasques qui contreviennent à la fresque de l’épopée, que les pages, les troubadours et les saltimbanques, les médias chauds et de masse rivalisent d’ardeur à peindre en chœur. Contrefaçon. Alors, nous serions tous des El Hadj Diouf ? 

En chacun de nous, se planquerait un voyou sympathique, tire au flanc, roublard et iconoclaste ? Oui et Non ? El Hadj Ousseynou Diouf vaut certainement beaucoup mieux que la caricaturale esquisse du cavalier de l’instant et de l’instinct à qui il prête des traits aux antipodes de l’idole transfiguré d’il n’y a guère.

Il est infiniment cohérent avec les normes d’une société gouvernée par des paradigmes hors du temps où le «debeul debeul» et le «Taf yeungeul» (débrouille) et autres artifices font office de paramètres d’efficacité et de réussite, en appoint à la chance, «weurseug » et aux «bénédictions» en tous genres et de toutes origines. El Hadj Diouf n’expiera pas pour tout le monde. Il le refuse et réfute les arguments de bon sens et de bonne conduite de ses contempteurs du jour en qui il se reconnaît et leur reconnaît des traits si typés, à force d’être atypiques. C’est l’un des nôtres, (basta !) qui refuse la procuration, la délégation d’irresponsabilité que veulent bien lui concéder ceux qui n’ont cure de spolier leurs concitoyens, de transgresser toutes les règles, toutes les procédures, toutes les convenances d’un Etat moderne, d’une société soucieuse d’un développement équilibré. Organisation et Méthode avait prescrit le Poète surgi de l’opacité émotionnelle de son peuple à qui il ambitionnait d’inculquer une dose vitalisante de raison hellène, source, à ses yeux, de progrès et d’efficacité.

Vois-tu Hamidou, Diouf n’est pas le propos. Il est plutôt le prétexte de cette sommation interpellative, sur fond de dérive spéculativement introspective (ouf !) sur les dérapages incontrôlés qui ne choquent même plus, ne provoquent même pas de réactivité indignée. Le prétexte ne donne pas l’impression de comprendre ce qui lui arrive. Le texte et le prétexte pourraient subir la même la loi, celle de l’inintelligibilité. Il a fallu Stephan. Il nous a fallu un breton de Bretagne pour entrevoir une lueur. 

C’est sans doute pourquoi, El Hadj Ousseynou Diouf pourrait bien être un accoucheur de changement dans notre manière de nous regarder et de ne pas nous voir à travers l’autre. 

Il est vrai que lui, tout comme tous les autres agresseurs-transgresseurs peuvent et doivent tomber sous le coup de la sanction punitive, corrective ou dissuasive. Le bon peuple, ses élites, ses hérauts et ses ténors, ses relais, tout ce beau monde a certainement mille fois raison de tomber à bras raccourcis sur celui qui risque de mettre du sable dans le couscous de nos rêves. Qui menace de nous priver d’échappatoire à un ordinaire morose. Puisque les autres ont failli, qu’on n’attend plus rien d’eux, il nous faut onze gars et un coach, magiciens infaillibles pour combler, compenser, panser nos meurtrissures quotidiennes, combler nos défauts et nos défaillances, compenser nos manquements, et mourir symboliquement ou matériellement pour que nous puissions vivre à nouveau. C’est connu, nous autres Sénégalais souhaitons atterrir au paradis sans mourir, accueillis par nos saints devanciers dans les jardins célestes. 

J’ai choisi de t’apostropher toi, singulier pluriel, parce que j’ai toujours en mémoire une de tes rafraîchissantes productions au lendemain du naufrage du Joola. Sur la société sénégalaise ; sur «l’homo senegalensis». Dis-moi, Vainqueur, ce qui frappe à la porte des générations après nous. Qu’est-ce qui va leur échoir ? Qu’est-ce que nous leur transmettrons ? 

Tu comprendras, comme Birago, que «quand la mémoire s’en va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plait». Vois donc mon fagot, expression concentrée de mes errances ressassées. 

Il se fait tard et la flamme vacille. Les veilleurs, un moment assoupis, s’apprêtent au sursaut en méditant cette phrase de Cocteau : «Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu plus avant de renvoyer les images». Hamidou, au fait où en es-tu ? Ne me donnes pas d’indications de lieu. Il s’agit de temps, de moments, et d’espaces.

Je sais que l’intellectuel rigoureux et créatif que tu incarnes appréhende l’impératif de créer des espaces, de provoquer des rencontres et des discussions et de les transformer en autant de passerelles. Cela autorise l’élaboration et l’affinement des outils de la connaissance et de la réflexion compréhensive. Penser l’autonomie intellectuelle reviendrait alors à favoriser la participation dans le procès de production des idées, des biens de l’esprit, de la saisie des évolutions en cours. Est-ce la «critique de la critique critique» de notre jeunesse, la cooptation – captation ou la fréquentation de la marge qui nous sortira du tunnel ? Excuses-moi de t’avoir distrait un moment mais l’attractivité était forte et irradiante. Dis-moi ce qu’il en est, de tout cela. Dia, aide à comprendre ce qui nous arrive, de partout. Et pourquoi Nous ? Surtout, n’oublions pas que le Sénégal reste le plus beau pays au monde. Qu’il y fait bon vivre. Et mourir. Ci sutura ak Teranga.

 

 

A toi, Infiniment…

Babacar TOURE

 

Low-Cost Health Insurance Soon Available in Senegal




FILE - A sick child in a Dakar hospital.
FILE - A sick child in a Dakar hospital.


— Low-cost health insurance is about to become available to Senegal's students and informal sector employees via the World Bank Group’s International Finance Corporation (IFC).
Nearly two-thirds of all Senegalese lack access to health insurance and many fall into debt when faced with an unexpected illness or accident.  

IFC, in partnership with CIDR (Centre International de Developpement et de Recherche), says it plans to offer low-cost, private health insurance plans in Senegal as part of the region’s first private co-pay pilot program.

“The current state of play in most of West Africa is that private insurance companies can provide health insurance, but it’s extremely expensive when you compare it to the usual average incomes of people," said Tiphaine Crenn, an IFC operations officer. "About 65 percent of people [in Senegal] do not have any health care coverage whatsoever."

In Senegal, only civil service employees or workers at companies with more than 50 employees, are eligible to receive health care benefits. Crenn says this means many people rely on loans to cover unexpected health care costs.

“One thing that we see over and over again is what we call a health shock, so some kind of serious illness or accident that completely wipes out family savings, or they even have to borrow money to pay health costs," she said. "So it makes people extremely vulnerable. All they need is one massive health shock, and it sends them into complete precariousness, indebtedness."

The IFC says that it will work with six private Senegalese insurance companies to pool the costs of health risks and offer micro-healthcare products at well below normal costs.

Unlike other health care plans in Senegal, which run between $500 and $600 a year and are difficult to qualify for, the IFC program will offer plans as low as $16 per year.

Plans that include hospital visits will cost a maximum of $60 per year; for $3 per year, students can gain access to basic health care and pharmacy services if they get injured at school or on the way to school.

In exchange for the annual fees, participants will receive a health card that requires them to make a co-payment of just 20 percent of normal treatment or medication costs.

Crenn says such a system could change the future of health care in Africa.

“If it [a private co-pay system] really works, and if it can be replicated elsewhere, it would really help to fill in the gaps, because governments try to provide some health services," she said. "But what do individual people do to have access to affordable health care? That’s a big part of what is missing in this picture, so it could be a very important lesson for the region as a whole."

Crenn said the pilot program initially plans to target around 108,000 people in Dakar within three years, after which program will expand to Senegal’s Thies and St. Louis regions and possibly into neighboring countries.

mercredi 18 juin 2014

Female Politicians Express Need for Greater Political Voice in W. Africa




FILE - Delegates from Delta state take part in a parade during the "peace rally" organized by the National Council for Women's Societies (NCWS) in Abuja, Nigeria, Aug. 15, 2013.
FILE - Delegates from Delta state take part in a parade during the "peace rally" organized by the National Council for Women's Societies (NCWS) in Abuja, Nigeria, Aug. 15, 2013.


Jennifer Lazuta
— More than 200 West African elected officials and civil society leaders have converged on Dakar this week for a conference on female leadership.  As parity laws bring more and more women into local and national governments, experts say it isn't translating into improved policies on so-called women's issues like health, women's rights and development.

Despite improvements in women’s participation in local and national governments in some countries, women remain largely excluded from democratic processes in most West African countries.

In Nigeria, for example, just 15 out of 745 local leadership positions are held by women.  Elected female officials account for less than five percent of Nigeria’s Senate and National Assembly.

This is in stark comparison to Senegal, where 44 percent of parliamentary seats are held by women.  Many experts attribute the high number of female Senegalese leaders to a May 2010 parity law, which requires the equal participation of men and women in government.

Henrietta Akaaka is the president of Africavance, a Nigeria-based pro-democracy group that works to promote women’s participation in government.

“Women’s full participation in public affairs and nation building is a fundamental condition for enduring democracies," she said. "It is therefore not in doubt that the access to leadership and decision making positions remain key to development.  Parity of affirmative action; this is the only way we women can fully participate in the social and economic development of our various communities, regions and nations at large.”

Akaaka said that including more female leaders in politics could mean an improvement in social protection and development programs, for both women and children, such as education and health.

Unfortunately, women face many challenges when it comes to gaining access to and then exerting political power.

One of the biggest obstacles is overcoming traditional cultural and religious expectations.  Many women in Africa are raised to be neither seen nor heard outside the home.  Men often discourage or even outright forbid their wives to enter into careers, particularly those in politics, which are viewed as a “man’s work.”

Another barrier to more female leadership is the low rate of literacy among women, which is often a requirement for active participation in the government.  According to UNESCO, an estimated two-thirds of women worldwide can’t read or write.  The majority of these women live in sub-Saharan Africa.

Even when a woman can overcome the odds, the election of more female leaders doesn’t necessarily mean a change in policy on women’s issues.

“It’s true that women leaders have had an impact on decision making processes, but their impact can -- and needs to be -- much bigger," said Marieme Badiane, a minister of the state under Senegal’s President Macky Sall. "In order to affect policy in a significant way, women must take advantage of their political power.  They must fight, they must lobby, they must debate to obtain change.  That’s fundamental.”

Nigerien women’s rights activist and media consultant, Moji Makanjuola, said another reason female leaders haven’t made more of an impact is that they forget about what is important to women once in power.

“Women themselves are not helping women.  Women do not identify with their constituency, particularly when they get elected into offices or get appointed," she said. "They become so far away from other women.  They see themselves as new leaders.  They do not see you as part of them.  They are up and you are down.”

Women’s rights activists say they will continue to call for gender parity laws in all West African nations, as well as giving more voice to current women leaders.

mardi 17 juin 2014

Central African Republic interim President Catherine Samba-Panza prepared to take the oath of office in Bangui, Central African Republic, Thursday Jan. 23, 2014. 

Women on the Rise in African Politics

Anne Look


— Africa has three female heads of state since Catherine Samba-Panza of the Central African Republic took office in January.
Women leaders remain the exception in African politics, but activists say things are looking up. Women are breaking into the "boys club" of the African presidency.

Liberian President Ellen Johnson Sirleaf, or "Ma Ellen," was the first in 2005 as the country emerged from 13 years of brutal civil war.  Joyce Banda stepped up in Malawi in 2012 after the sudden death of the president. She had been the vice president.  

And now, there's President Samba-Panza in the Central African Republic, a country torn apart by rebellion and sectarian violence.

Each of these women has taken office amid crisis and transition. Countries like Mali have seen their first female presidential candidates. Bad times are finally prying the doors open for aspiring women.

Women are asked to clean up government
"There's a joke I read the other day -- when everything gets messed up, the women are asked to come in and clean up,” says Oley Dibba-Wadda, executive director of Women Africa Solidarity.
 
Dibba-Wadda says girls and young women are getting much-needed role models. "To say it is possible, I can actually be a president being a woman…These trailblazers have just opened the flood doors and it's just going to happen. There is no thinking of going back. We can't go back."

As African women break political "glass ceilings" at all levels of government, some are criticized for not doing enough for other women.

Mrs. Samba-Panza made it clear from day one that she would be different. About a third of her cabinet is female. "I intend to respect parity because until now, the previous governments didn't give us a lot of seats. There were only two or three women. But I won't choose women, no matter what. I need to have women of worth, who are able to accompany my actions."

Women hold just one-fifth of parliamentary seats and ministerial positions in sub-Saharan Africa. Discrimination remains, but the pool of qualified women is growing as more girls get to stay in school.

At least 16 African countries have passed parity laws. Countries like Rwanda reserve a percentage of parliamentary seats for women, while others like Senegal have set quotas for women on candidate lists.

Parity in politics is a gradual process
The percentage of women in Senegal's legislature doubled in 2012 thanks to the law. But prominent Senegalese politician and presidential adviser Penda Mbow says true equality requires societal change.

"Parity laws may be one tool but they are not enough,” Mbow says. “We also need to fix what goes on inside political parties and let capable, promising women emerge naturally so that when they are promoted, no one can say they got special treatment."

Africa now has three formidable female presidents tackling everything from security to corruption. Half a century after independence, women's time may have come.

lundi 16 juin 2014

Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre: ‘’Ce que je retiens de la Primature’’


Pour la première fois après son départ du gouvernement, le Premier ministre du Sénégal du 3 avril 2012 au 1er septembre 2013 rompt le silence. Dans cet entretien accordé de façon concomitante à nos confrères de Libération et L’Observateur, Abdoul Mbaye revient sur son passage à la Primature, l’expérience qu’il s’y est forgé, la méthode de travail du gouvernement d’alors, les obstacles auxquels il a fait face, le passif dont le nouveau pouvoir a hérité. Abdoul Mbaye qui pense q ue les problèmes hérités de l’ancien régime ont été sous-estimés revient sur les premiers mois d’expérience aupouvoir. Il parle aussi de sujets qui ont fait l’actualité à l’époque où il trônait au neuvième étage d’où de puissants lobbies ont cherché à le dénicher. Le chef du premier gouvernement d’après-Wade revient sur ces épisodes de bras de fer avec les meuniers, la parenthèse du Comité internationale olympique (CIO), reparle de la crise universitaire et jette un regard sur la société sénégalaise dans son ensemble…



Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre: ‘’Ce que je retiens de la Primature’’



Vous êtes restés bien silencieux depuis neuf mois. Pourquoi avoir choisi de rompre le silence maintenant ? Et de le faire sous le format d’un livre qui est paru dernièrement, ‘’SERVIR’’ ?
 
Je sais qu’au Sénégal, par tradition, quand on quitte une fonction, l’habitude est d’occuper les médias, de rester sous les feux de l’actualité. Tel n’a pas été mon choix, pour une première raison essentielle. Il était important que je ne gêne pas l’action de mon successeur et du gouvernement qui a été mis en place après mon départ. Je m’étais fixé une période de total silence, jusqu’au 31 décembre 2013, sans prendre l’engagement de m’exprimer au-delà de cette date.
 
Par contre, entré dans la période de propos possibles, j’ai choisi de ne m’exprimer que sur la base de choses concrètes. J’avais pris, pendant cette période d’hibernation et de réflexion, la décision de rédiger un ouvrage pour rendre compte de mon activité à la tête du gouvernement, également de contribuer avec des amis à la création d’un club de réflexion. Et c’est parce que sur ces deux dossiers, j’ai pensé qu’il y a eu des réalisations, que je choisis aujourd’hui de m’exprimer. J’ai pris l’habitude d’être plutôt concret, d’évoquer des choses réalisées, plutôt que de simples projets. En la matière, nous sommes entrés dans une phase active pour la création du club et l’ouvrage lui-même a déjà été publié (...)
 
Ce livre ne constitue-t-il pas une sorte de programme pour un Premier ministre qui n’a pas eu le temps  de finir le travail… 
 
Il est certain qu’il y a des choses qui ont été engagées et qui n’ont pas été terminées. Il y a également des choses qui auraient dû être engagées et qu’on n’a peut-être pas eu le temps d’entamer, mais je crois qu’il était surtout de simplement rendre compte de ce que j’avais fait à la tête d’une équipe gouvernementale. Ce n’est pas l’œuvre d’Abdoul Mbaye qui est écrite, c’est l’œuvre de deux gouvernements qui se sont succédé et que j’ai eu l’honneur de diriger pendant 17 mois. Mais je crois qu’il vaut mieux mettre l’accent sur ce qui a été fait, plutôt que sur ce qui aurait pu être fait (…). 
 
Quand on est Premier ministre, on n’est jamais dans une fonction où on a la certitude de pouvoir tout dérouler. On est dans une fonction incertaine et l’important, c’est de fixer le cap, fixer le cap dans le cadre d’une vision qui est celle du président de la République, qui définit la politique de la Nation. Décliner cela en différents projets, en instructions simples, en plans d’action et se mettre au travail. Le plus rapidement possible ! Je crois qu’il était également important, puisque j’ai quitté les fonctions de manière tout à fait normale, (…) de montrer la vitesse à laquelle nous allions, pour que demain comparaison puisse être faite.
 
Peut-on alors prendre votre livre ‘’Servir’’ comme quelque chose qui annonce un programme de campagne pour une éventuelle participation à une élection présidentielle ?
 
Non, ce n’est pas un programme de campagne. Un programme de campagne, c’est la description de la manière de mettre en œuvre des promesses de campagne, des engagements de campagne. Donc cela ne peut pas être un programme de campagne. On est plutôt dans l’application de promesses de campagne et ces promesses de campagne étaient dans le programme de Monsieur le président de la République, le Président Macky Sall. Donc on est vraiment dans le cadre post campagne, on ne prépare pas une campagne.
 
Vous dites que vous n’aviez pas le choix sur les hommes pour former votre gouvernement, pourquoi alors avoir accepté, à l’époque, le poste de Premier ministre ?
 
Écoutez, avant d’occuper les fonctions de Premier ministre, j’ai été mis en position de détachement à plusieurs reprises, en tant que fonctionnaire de la Banque centrale, pour diriger des banques qui étaient en difficulté. Cela  a commencé avec la Banque de l’habitat du Sénégal (BHS), ensuite il y a eu la BIAO (Banque internationale de l’Afrique de l’Ouest) qui est devenue la CBAO (Compagnie de banque de l’Afrique de l’Ouest). Il y a eu ce qui a été plus une institution financière qu’une banque, la SOGECA (Société de garantie et de crédit automobile). Et enfin la Banque sénégalo-tunisienne (BST). A chaque fois, je me suis adapté avec le personnel que j’ai trouvé. Il faut pouvoir être en mesure de composer avec des personnes compétentes que vous trouvez…
 
Excusez-nous, mais le personnel d’une banque est différent du personnel politique
 
On parle de principes. Évidemment comparaison n’est pas raison et vous n’avez pas tort de le souligner, mais on évoque des principes. Il est toujours possible de travailler avec des personnes que vous n’avez pas vous-même choisies. C’est ce que je veux dire. Par contre, il est important également de pouvoir porter une appréciation, après s’être donné le temps de travailler avec ces mêmes personnes. Et je me suis même permis parfois d’attirer l’attention du président de la République sur quelques problèmes qui pouvaient exister au niveau de quelques départements.
 
Des exemples, pour être plus concret ?
 
Vous n’allez pas me faire donner ce genre de précisions, c’est évident. Nous sommes dans la totale confidentialité. Mais, j’ai pris ma fonction comme celle d’un coordonnateur. Il me revenait aussi parfois d’impulser, de pousser. Il est arrivé parfois que ce soit  plus difficile dans certains départements que d’autres. Mais seul le président de la République a été informé de mon opinion sur ces différences et sur les aménagements éventuels à apporter.
 
Ne pensez-vous pas que votre méthodologie en terme de manière de travailler ait été remise en question, puisque dès votre départ, l'on a émis le vœu d'accélérer  la cadence ?
 
Je crois très sincèrement qu’il était important, dès lors que le Sénégal avait, pour la première fois de son histoire, un Premier ministre qui non seulement venait du secteur privé mais n’était pas fonctionnaire, d’apporter quelque chose. Et ce quelque chose, je l’ai très vite identifié comme de la méthode. La méthode du secteur privé qu’on pouvait peut-être appliquer à l’administration.
 
C’est pourquoi, dans le livre, j’insiste sur cet aspect, une méthode qui prend en compte une vision, celle du président de la République. Une vision qui elle-même est suffisamment détaillée, puisqu’elle a donné lieu à l’élaboration d’un programme. Un programme qui régulièrement est complété par des instructions présidentielles ; et à partir de ces éléments de base, il était évidemment essentiel de déterminer des plans d’action; de véhiculer des instructions et de veiller au rythme de mise en œuvre de ces instructions (…).
 
Comme je l’ai décrit dans le livre, tous les mois, ils étaient tenus de rendre compte du niveau d’exécution des instructions qui leur avaient été données. Un rapport de synthèse était fait, analysé au niveau de la Primature, mais également transmis à Monsieur le président de la République. Personnellement, je pense très sincèrement que ce fut une bonne chose. Dès lors que c’est apprécié comme une bonne chose, vous accepterez que je me soucie du maintien de cette méthode de fonctionnement au niveau de l’administration. Je pense que ce fut très apprécié.
 
Il y a eu une véritable dynamique autour de cela et on le vivait au niveau de la Primature. Quand la fin du mois approchait, il y avait une sorte d’accélération dans le souci de faire aboutir certaines instructions ; et au niveau des ministères, c’était exactement pareil. J’ai eu des ministres qui sont venus me dire : ‘’Il y a du rouge là, il faut que je le réduise.’’ C’était beau.
 
Pensez-vous qu’il y a eu rupture ou continuité par rapport à ce que vous décrivez. Qu’est-ce qui a changé?
 
Nous sommes en train de parler de méthode de travail, c’est très interne. Je n’ai plus assisté à un conseil interministériel (…).
 
Mais vous restez informé. Que vous dit par exemple votre observation de la situation globale du gouvernement dans la façon dont il fonctionne. Y a-t-il effectivement accélération de la cadence ?
 
Ce n’est peut-être pas à moi d’apprécier. Je crois que le livre, aujourd’hui, existe. Probablement, il y aura d’autres comptes-rendus par d’autres personnes et la comparaison sera faite par les observateurs. Moi, je suis juge et partie, je ne peux rien dire.
 
Aujourd’hui, certains parlent de pilotage à vue dans la manière de gérer les affaires de la cité. Partagez-vous ce point de vue?
 
Je ne vais pas porter d’opinion, en plus négative, sur un successeur en fonction, qui fait de son mieux. Je suis convaincu que Madame la Première ministre est en train de faire de son mieux pour conduire cette équipe gouvernementale. Il ne faut pas compter sur moi pour lui faire une critique aussi sévère. Je pense que le président de la République suit, apprécie, compare sans doute. Puisque non seulement lui-même a été Premier ministre, il a eu à travailler avec un Premier ministre, avec un deuxième Premier ministre désigné par lui, il lui appartiendra, le moment venu, d’apprécier et de prendre ses décisions. Ce n’est pas à moi de dire : je suis parti et rien ne marche plus.
 
Est-ce que Abdoul Mbaye, au vu de son expérience à la Primature, est piqué par le virus du pouvoir?
 
Virus du pouvoir, non, de l’ambition peut-être. A chaque fois qu’on me confie une mission, quelle qu’elle puisse être, c’était le cas quand on m’a demandé d’assurer les finances de la Fédération sénégalaise de football, c’était le cas quand on m’a porté à la tête de la Fédération sénégalaise d’athlétisme, c’était le cas quand on m’a confié des banques, quand on me confie une mission et que je l’accepte, je m’y donne à fond.
 
Il semble quand même qu’il y ait une certaine ivresse à diriger les hommes. Et les hommes politiques, quand ils l’adoptent, ont du mal à s’en débarrasser.
 
Je ne suis pas dans cette démarche d'un obsédé du pouvoir. J’ai pris beaucoup de plaisir à exercer cette fonction de Premier ministre. Ça m’a coûté, en efforts, en heures de sommeil manquées etc., mais j’ai pris beaucoup de plaisir, parce que j’avais ce fort sentiment de pouvoir être utile à une échelle beaucoup plus large que celles qui avaient pu être les miennes avant. Avant d’occuper cette fonction, j’avais le sentiment de pouvoir être utile à mes compatriotes.
 
Etes-vous dans les mêmes dispositions, si demain on vous demandait de revenir?
 
Non, je ne crois pas. Je crois que j’ai fait ma part du job et il faut que j’entrevoie autre chose et cette autre chose, c’est ce dont je parlais. D’abord être didactique sur ce que j’ai fait, ça peut servir. Et je dois d’ailleurs vous avouer que les meilleurs jugements que j’ai reçus, au-delà de ceux de Monsieur le président de la République lui-même, venaient des hauts fonctionnaires et ils ont apprécié cette méthode.
 
J’ai écrit pour la rendre publique et espérer que d’autres, peut-être, pourront la mettre en œuvre. Voilà ce que j’ai donné; j’ai donné de moi-même, j’ai donné beaucoup d’efforts. Je pense être parvenu parfois à des résultats, des résultats importants, en tout cas bien appréciés par mes compatriotes. On a mis fin à mes fonctions, maintenant, je tourne la page et je cherche autre chose, sans cesser d’essayer de rester utile à mon pays et, par le biais de la création de ce club.
 
Vous avez choisi d’occulter certains sujets dans votre livre, notamment les relations heurtées qu’on vous a prêtées avec certains de vos ministres, l’ancien ministre du Commerce par exemple.
 
Vous avez des relations de travail avec les membres du gouvernement. Un gouvernement, c’est un instrument collégial, vous travaillez ensemble, vous avez les mêmes objectifs, vous les partagez et il y a une responsabilité de coordination qui me revient et de relation privilégiée avec le président de la République. M. Malick Gackou a été ministre du Commerce. Vous évoquez des relations heurtées avec le ministre du Commerce, mais il a été ministre des Sports avant cela. Il n’y a jamais eu de problème avec le ministre des Sports. 
 
Avec le ministre du Commerce, Malick Gackou, il y a eu peut-être un petit cafouillage à la limite très léger. C’est un cafouillage qui était né de l’arbitrage sur les prix de la farine, mais l’essentiel était de mettre en œuvre la décision du président de la République. Retenez qu’il était hors de question que le prix de la farine augmente. Parce que tout simplement, au-delà de conséquences sociales, politiques, etc., l’augmentation du prix de la farine et probablement celui du pain, des analyses objectives qu’on a pris le temps de mener montraient qu’il n’était pas nécessaire d’augmenter le prix de la farine et que les meuniers continuaient à bien gagner leur vie. 
 
Il n’y avait pas précipitation en la matière. Nous avions même fait dans la prospective et les prix du blé allaient entrer dans une phase descendante au-delà des premiers mois de l’année qui suivait. Résultat des courses, avec le ministère du Commerce, celui de l’Economie et des Finances, sous la coordination de la Primature, nous avons réussi à bloquer les prix de la farine. C’est cela qui est important.
 
Au-delà de la volonté de baisser les prix de certaines denrées, d’aucuns ont vu dans votre différend avec Malick Gackou une guerre contre le groupe Mimran Qu’en est-il?
 
Bon, les gens voient ce qu’ils veulent. Malick Gackou avait ses amis, moi aussi j’avais les miens. L’un de mes meilleurs amis est meunier, il s’appelle Ameth Amar, cela ne m’a pas empêché de défendre l’intérêt général et surtout d’exécuter une instruction du président de la République, qui était totalement justifiée. La totale similitude de vue entre un ministre et un Premier ministre n’est pas une règle observée à cent pour cent.
 
Il arrive qu’il y ait des différences de conception, des différences de vue. On échange, on s’entend. Si on ne s’entend pas, on recourt à l’arbitrage du président de la République ; et c’est ça qui est important. Au bout du compte, quand la décision est prise, quand il faut présenter le décret ou prendre un arrêté, c’est le ministre qui signe, donc il est d’accord.
 
En définitive, ne regrettez-vous pas d’avoir engagé un bras de fer qui a quelque part précipité votre départ?
 
Je ne partage pas votre opinion. Très sincèrement, je pense que ce différend avec le groupe (Mimran) et d’ailleurs… ( il ne termine pas sa phrase)
 
C’est un lobby puissant…
 
Oui. Bon c’est un lobby puissant, c’est vrai, mais pour moi l’intérêt général est plus puissant.
 
Un lobby puissant qui a la capacité de vous emporter
 
Oui, mais je pense très sincèrement qu’il n’y a pas eu ce pouvoir. C’est vrai que j’ai empêché certains bénéfices de se faire sur la base de prix qu’on pouvait présenter comme excessifs, mais je pense également que je connais M. Mimran, j’ai été quand même son collaborateur ; c’est un homme juste et quelle que peut être sa souffrance par rapport aux pertes de résultats, les arguments que j’avançais étaient difficiles à réfuter. D’ailleurs, je rectifie, je n’ai pas eu à me battre contre le secteur informel, au contraire. Le secteur informel a été d’une grande contribution pour la baisse du prix sur le sucre, puisqu’on lui a ouvert la porte aux importations de sucre.
 
Certes vous avez travaillé avec les commerçants et industriels mais une partie de l’Unacois n’était pas d’accord avec votre décision.
 
On a commencé par travailler avec le groupement qui est venu à nous pour nous dire : il est possible de baisser le prix. Nous avons échangé avec ce groupe, nous sommes tombés d’accord, nous avons signé une convention avec eux et nous avons tout de suite dit qu’il s’agit d’une convention ouverte. Et dans la définition des critères qui  devaient permettre l’accès aux autorisations d’importations, les critères ont été objectifs et tout le monde pouvait y accéder, sous le respect de certains critères? 
 
D’ailleurs, à ce sujet, il y a eu ce dérapage que j’évoque également dans le livre. Parce que la porte s’est ouverte et, malheureusement, les opportunités d’importations ont fait que certains appétits se sont manifestés et il y a eu très sincèrement un problème dans la gestion des importations de sucre. Et cela a gêné à un moment donné, en toute objectivité, l’écoulement de la production de la CSS (Compagnie sucrière sénégalaise). Mais, immédiatement, à ce moment-là, avec le ministre Alioune Sarr, puisque les dérapages n’avaient pas eu lieu sous son magistère, nous avons mis en place des procédures bétonnées qui ont permis de rétablir la norme, sachant d’ailleurs que la CSS avait été importatrice.
 
Parlez-nous de votre candidature au Comité international olympique (CIO), sachant qu’il y avait déjà un candidat choisi par le président de la République et qu’aucun pays n’avait droit à présenter deux candidats ?
 
Je commence par une correction : un pays peut présenter plusieurs candidats et surtout, il y  a des sortes de collèges. Si vous êtes candidat au titre des CNO (Comités nationaux olympiques), vous pouvez être candidat libre et vous n’êtes pas en compétition, parce qu’il y a des quotas pour l’accès au CIO. Donc il n’y a pas de confusion possible. Deuxième précision importante à donner : vous faites acte de candidature au CIO et vous avez un dossier qui est au CIO. Et moi j’avais un dossier depuis 5 ans. Pourquoi voulez-vous que tout d’un coup, je dise bon, maintenant je suis Premier ministre, je renonce à ma candidature ? Non, j’ai laissé ma candidature, parce que ça m’intéresse un jour de pouvoir militer au CIO et c’est tout. Donc ma candidature était là et on aurait voulu que je la retire, pourquoi ?
 
Mais ça a été le pic de la confrontation avec M. Diagna Ndiaye
 
Mais je n’ai pas de confrontation avec lui... Vous voulez peut-être parlé d’attaques de M. Diagna Ndiaye ? En tout cas, je n’ai jamais été en situation de confrontation avec M. Diagna Ndiaye. 
 
Il y a eu un malaise avec le Palais à cause de cette affaire de candidatures au CIO.
 
Bon, la presse en a beaucoup parlé, il y a eu beaucoup de confusions, celle que vous venez de répéter. Peut-être la presse ou a été mal informée ou n’a pas cherché à s’informer, mais disons que la vérité a quand même été dite après et les choses ont fini par se calmer. Mais, personnellement, j’avais un dossier de candidature, c’est aussi simple que ça ; et il y est toujours. Est-ce que je vais y entrer, je l’espère, au titre de candidat libre. Je ne suis pas membre du CNO, un président de CNO présente une candidature au titre des CNO, ma candidature y est et il y reste. 
 
Que pensez-vous de la crise universitaire ?
 
Sur la crise universitaire, je vais vous donner mon sentiment. A défaut d’une profonde réforme, l’université publique sénégalaise va s’arrêter, c’est aussi simple que cela. Il n’est pas possible d’entretenir ce système qui coûte très cher à l’Etat, qui n’a presque pour fonction principale que de distribuer des revenus et, finalement, produit pour l’essentiel des porteurs de culture générale, qui ne sont pas encore utilisables par la production économique. Et tout cela évidemment, aux frais du contribuable, aux frais de la société. Nous ne pouvons pas ne pas mettre en œuvre des réformes et la crise universitaire va se répéter et un jour, les choses vont s’arrêter. C’est-à-dire qu’il faudra fermer les universités, c’est ma conviction.
 
Alors acceptons les réformes ou allons vers une fermeture des universités, remettons tout à plat. Malheureusement, à ce moment-là, il sera difficile de faire l’économie de certaines décisions. Vous savez ce qui a tué l’université sénégalaise publique et qui a conduit à la cessation d’une production de qualité, c’est cette décision, qui est une décision purement politique, de donner des bourses à tous les étudiants. Aucun pays au monde ne le fait, je crois, encore moins un pays aussi pauvre que le nôtre : donner une bourse, qui sort l’étudiant du seuil de pauvreté.
 
C’est-à-dire : vous n’êtes pas producteur, dans un pays où il y a 48% de personnes en-deçà du seuil de pauvreté, dont des producteurs, des producteurs agricoles notamment, et vous donnez à l’étudiant un revenu supérieur à ce que ce producteur perçoit. Vous mettez en place un système où l’étudiant a intérêt à rester le plus longtemps possible à l’université, où il organise ses redoublements pour percevoir le plus longtemps possible son revenu, qui n’est pas loin du Smig, lorsqu’on tient compte également des avantages qu’il a par ailleurs en termes de location, mais ça ne peut pas marcher, ce n’est pas possible.
 
On a besoin d’une réforme et les concertations nationales ont dessiné de manière très claire l’ensemble des réformes qu’il faut mettre en œuvre. Alors, ou on y va, ou on ne les met pas en œuvre et alors il va falloir fermer l’université publique sénégalaise.
 
Il n’y a donc pas de marche arrière possible dans l'application de  ces réformes? 
 
Ce n’est pas possible. La distribution des bourses, par exemple, va être posée en termes de revendications ; ou en termes de programme, le Master pour tous, cela nous mène au mur.
 

Abdoul Mbaye (Suite et fin) : 'Je regrette de n’avoir pas assez combattu les faux marabouts'

Dans cette dernière partie de l'interview qu'il nous a accordée, l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye dégage les grands axes de son club de réflexion et étale ses regrets dont celui lié à la mendicité ds enfants talibés.


Abdoul Mbaye (Suite et fin) : 'Je regrette de n’avoir pas assez combattu les faux marabouts'
Parlant du chômage des jeunes, vous préconisez l’auto-emploi. Ne pensez-vous pas que c’est une fuite en avant des responsables ?

 

Non (il répète). Il faut aider l’auto-emploi. Le responsable est toujours là pour aider l’auto-emploi. Mais le vrai problème, c’est qu’il n’y a pas d’autres voies. Un dirigeant ne peut pas créer comme ça un emploi.

 

Mais l’emploi va avec la formation…

 

(Il coupe). L’emploi commence de toute façon avec une formation complémentaire, une formation adéquate.  Mais cela passe aussi par une prise de conscience.  Regardez ! Il y a une petite observation que vous faites à un jeune Sénégalais. Et tout de suite, cela peut changer sa perception de la chose parce que quand ils sont jeunes, ils sont généreux.

 

Vous lui dites : « chercher un emploi, c’est difficile, mais pourquoi ne cherches-tu pas à créer un ou des emplois ?» Tout de suite, vous le mettez dans une démarche différente où il est capable de prendre conscience de l’importance de l’auto-emploi et d’y aller. C’est dans cette démarche-là qu’il faut se mettre et il faut briser des habitudes. 

 

Autrefois, on allait à l’université pour trouver un emploi. Aujourd’hui, il faut aller à l’université pour pouvoir créer une entreprise, participer à une création d’entreprise. Ce sont les paradigmes qu’il faut modifier. Ce n’est pas une histoire de fuite en avant, loin de là. Par contre, il faut mettre en place les instruments qui le permettent et le président de la République a loué récemment l’action du Directeur général de la BNDE.

 

Voilà un instrument important dans le cadre de cette politique. C’est pourquoi dans le cadre de cette institution, il faut préserver sa stratégie à tout prix, ne pas la laisser partir vers les métiers de banques traditionnelles, mais la laisser dans une démarche de financement de petits projets pour le développement de l’auto-emploi.

 

Est-ce que ce n’est pas toujours la BCEAO qui va définir les règles du jeu ?

 

Si, la BCEAO est là pour ça.

 

Donc il s'agit d'un retour  à la case de départ

 

Non. Les règles du jeu de la BCEAO n’empêchent pas un financement de petits projets. Par contre, il faut dans la prise de risque, dans l’organisation et la méthode, qu’on suive des spécificités. C’est peut-être par paresse ou par tradition, ce que les banques habituelles ne font pas.

 

Pourquoi avoir créé un club et pas un mouvement ? Et cela va servir à quoi le club ?

 

D’abord, j’aime bien faire dans l’originalité. Créer un mouvement, le énième du genre, cela ne nous ressemble pas vraiment. On a souhaité apporter un plus. Combien de clubs de réflexion fonctionnent aujourd’hui au Sénégal et sont capables d’alimenter et le débat politique et le débat économique, et de faire des propositions concrètes à ceux qui nous gouvernent ? On va faire dans l’originalité et aller dans le sens d’une amélioration du fonctionnement de notre démocratie parce que la vraie démocratie aussi, ce n’est pas seulement la possibilité de voter pour quelqu’un.

 

C’est donner de la qualité au débat, qu’il soit politique, économique ou social. Maintenant, c’est vrai ; quand on dit «club» d’une manière générale, on voit quelque chose de très fermé. Cet aspect-là va exister parce qu’il y a un effort de synthèse nécessaire au niveau du conseil d’administration du club. Mais par définition et grâce à un instrument informatique que nous sommes en train de développer, nous allons à la recherche des avis, des suggestions de tous les Sénégalais. 

 

C’est vrai que l’intellectuel a sa part privilégiée en matière de propositions, mais je considère que ceux qui vivent les problèmes, ceux qui les subissent, ceux que j’invitais lorsque nous tenions des conseils interministériels sur certaines questions majeures, ont cette capacité de faire l’analyse de ces problèmes et de proposer des solutions.

 

Et même quand ils ne peuvent pas aller jusqu’à de telles propositions, ils sont au moins capables de porter des avis sur des propositions, des solutions. Donc on reste ouvert sur cette ferme contribution par l’informatique, on s’organise pour que même ceux qui n’ont pas d’ordinateurs puissent contribuer. Mais l’aspect pyramidal ne peut pas être exclu, parce qu’il y a un besoin d’organisation, de logistique, de traitement de toutes ces informations qui va être rendu disponible.

 

Des noms ?

 

Pour l’instant, nous sommes onze membres fondateurs (qui) m’ont fait l’honneur de me porter à la tête de ce club. Le premier vice-président est Lamine Niang, actuel président de la Chambre de commerce de  Dakar, le deuxième vice-président Mamadou Ndoye, le secrétaire général est un ingénieur informaticien qui s’appelle Mamadou Lamine Dieng, le trésorier général est également un ingénieur en Informatique du nom de Moustapha Sarr. Donc, la structure se met en place, la demande de récépissé a été déposée. Nous en sommes pour l’instant à la phase organisation. Le processus d’adhésion va être ouvert.

 

La parité n’a pas été respectée (rires)

On en a tenu compte aussi. Il y a deux dames parmi les membres fondateurs. Le nom du club : «Travail et Vertu», parce que nous considérons que ce sont les valeurs cardinales qui peuvent porter un développement économique et même au-delà la vie d’une nation.

 

Qu’est-ce qui est bon dans ce qui est en train d’être fait. Si vous deviez donner une appréciation globale de la situation ?

 

On le fera dans le cadre du club de la réflexion. Le président de la République nous a d’ailleurs demandé de bien cibler le PSE et de voir notamment quelle part peut être prise en charge et comment par le secteur privé. 

 

Qu’est-ce que vous regrettez de votre passage ? Est-ce que vous avez voulu faire une chose et que vous n’avez pas réussi ?

 

Si cela ne tenait qu’à moi, je serai resté 10 ans à la Primature et j’aurais fait ce que j’aurais pu faire. Ceci dit, que vous arrivez dans une fonction en sachant que cela peut durer 3 mois, 6 mois, 12 mois.

 

Cela a été une épée de Damoclès ?

 

C’est parfaitement une épée de Damoclès. Vous le savez au moment où vous acceptez la fonction. Vous ne savez pas quand vous partez. L’important, c’est de poser ses premières pierres et d’avancer, de vous soucier ensuite de la continuité de votre œuvre. (…) Il est évident que j’aurais préféré rester plus longtemps pour faire plus de choses. Cela fait partie de la nature humaine. Le bail a été plus court. Très sincèrement, j’ai le sentiment d’avoir fait ce que je pouvais et de la meilleure manière.

 

Mais cela ne me suffisait pas, c’est pourquoi j’ai choisi de rédiger ce livre pour également recevoir l’opinion et le jugement de mes compatriotes. Mais il est évident par exemple que quand vous engagez la relance de la production arachidière du Sénégal, simplement parce que l’histoire économique du Sénégal a été bâtie autour de cette spéculation, que vous avez fait le diagnostic de ce qui l’a fait mourir et dépérir, avec des équipes remarquables, vous relevez ce qui peut permettre de repartir et que vous n’avez pas le temps de conduire tout cela alors qu’il vous aurez suffi peut-être de  2 ou 3 ans, il y a évidemment un petit regret.

 

Des Sénégalais ont été émus par votre discours lors de la mort de talibés dans un incendie à la Médina. Est-ce que vous n’avez pas le regret de ne pas terminer le projet de modernisation des Daaras ?

 

Le projet de modernisation des Daaras, ce n’est pas le mien. Ce n’est pas un projet que nous avions encadré, soutenu. Ce que je regrette par contre, c’est de n’avoir pas assez combattu les faux marabouts qui mettent dans la rue des talibés, mais qui ne le sont pas. Ils sont en réalité des enfants mendiants qu’on recrute souvent hors du Sénégal, qu’on amène ici, auxquels on joint quelques nationaux et qu’on envoie tous les jours mendier dans la rue. Très sincèrement, cela m’est resté en travers de la gorge.

L’Enquête